De quoi finir l'année en beauté.
19 degrés, au calmeHi there! 👋
C’est le nombre de millions de tonnes de nourriture gaspillées chaque année aux UK. Face à cette aberration, plusieurs stratégies :
En Octobre 2022, Tesco a annoncé vouloir conditionner le versement des primes de ses top executives aux efforts faits en matière d’environnement, diversité et réduction du gaspillage alimentaire. Pas de progrès ? 25% de prime en moins !
Certaines recherches ont montré que les fruits et légumes émettent de l'éthylène, un gaz qui affecte leur maturation. Afin d’optimiser la production de ce gaz, et faire durer les denrées plus longtemps, la chaîne de supermarchés Carulla (Colombie) a développé un guide permettant de comprendre quels légumes/fruits l’on doit mettre ensemble afin de retarder/accélérer leur maturation.
Carulla Fresh System
La bonne idée, c’est que ce guide permet également d’identifier le meilleur endroit pour les stocker à la maison (température ambiante, compartiment du réfrigérateur…).
Si malgré vos efforts de “fridge optimizing”, ce poireau continue à vous regarder d’un air penaud à vous faire douter de sa comestibilité, n’hésitez pas à déléguer à “Snoot” la responsabilité d’identifier si vous pouvez oui ou non le faire disparaître dans la purée du petit dernier. Créé par Harriet Almond, snoot renifle vos aliments afin d’évaluer leur niveau de fraîcheur, et vous propose les recettes les mieux adaptées.
C’est le nombre d’objets non identifiés qui devraient se trouver dans notre système solaire selon les estimations d’Avi Loeb, professeur à Harvard et auteur du livre “Le premier signe d’une vie intelligente extraterrestre”. Si vous souhaitez en apprendre davantage sur nos amis les aliens, et notamment pourquoi ils sont généralement verts ou avec une tête de poulpe, n’hésitez pas à jeter un oeil sur notre série spéciale sur notre compte instagram @ici.palabre
C’est en tout cas le pari de la marque streetwear Palace, qui depuis ses débuts, a laissé à son fondateur le soin d’écrire lui-même les descriptions de ses produits, dans un style… bien à lui.
“We all glance at these short texts every time we shop online. These are the words that tell us about the shape of a jumper, how a boot fastens, what shoes to wear with a midi dress. But a Palace product description is different. It won’t tell you anything useful and the text is rarely about the clothes. Instead, it’s random, stream-of-conscious thoughts, with in-jokes, comments on the news cycle, stoned humour and life advice thrown in, always in caps lock.”
When you eat too much
The deliveroo options are completely different
Pour répondre à la question, et bien figurez-vous que… OUI, ça fonctionne (j’ai personnellement cliqué sur 2528 produits au cours des 3 dernières semaines, ce qui explique que cette newsletter vous arrive avec un peu de retard).
Selon Lev Tanju, le fondateur : “some people now go to the Palace site just to read the descriptions” (...) “There’s all this guff that people write on websites about products no one cares about,” he says. “At the end of the day, it’s a jumper, you know, so why does that information even exist?” A méditer.
(Merci @Lucile d’avoir spotté cet article 🙌)
Et si nous vivions dans une simulation ? C’est en 2003 que le philosophe Nick Bostrom formule cette interrogation pour la première fois. Devenue bombe métaphysique depuis, cette hypothèse figure aujourd’hui parmi les préférées de notre farceur de l’espace (Elon) : à l’époque de sa relation avec Grimes, ce dernier considérait en effet la mère de 2 de ses 10 enfants comme l’équivalent d’une simulation de son cerveau (opinion qu’elle semblait partager).
Tenté·e de tabasser la trottinette qui vous a grillé la priorité sous prétexte que vous êtes dans un GTA grandeur nature ? Minute. Je vous suggère de vous assurer d’abord de la validité de cette hypothèse saugrenue. Si vous souhaitez en avoir le cœur net, vous avez encore quelques jours devant vous pour participer à la campagne de crowdfunding du physicien Melvin Vopson visant à invalider (ou valider) cette théorie, une bonne fois pour toute. Vous nous direz ?
Si vous êtes des adeptes de La Missive, vous savez déjà que l’industrie du tracteur est à la pointe de la coolitude. Mais pour celles et ceux qui n’auraient pas cette chance, je tenais à vous confirmer que le secteur des gros engins continue à attirer les geeks du monde entier. Leur dernier fait d’armes ? L’hijacking d’un poste de commande d’un modèle John Deere afin d’y installer le jeu Doom.
Doom dans ton tractopelle
Pourquoi on aime ? Premièrement, parce que c’est bien pratique pour tuer le temps lorsqu’on laboure en ligne droite sur 15 hectares. Mais deuxièmement, et surtout, parce que cela me semble illustrer à merveille la créativité du peuple face à l’absurdité de certaines situations. Je m’explique : le hacking de tracteur est surtout né d’une volonté de se révolter contre John Deere, le fabricant, qui restreindrait fortement les possibilités de réparation de ses engins au profit de revendeurs agréés. Ce jeu, c’est donc d’abord et surtout une manière de faire valoir son “droit à la réparation” (#RightToRepair).
“That's a problem for farmers and independent technicians who want to do the repairs themselves — and violates a federal law that requires companies to provide the necessary information, including software, to repair emissions control systems in vehicles (...). As dealers consolidate, the scarcity of repair shops is getting more acute: For every 12,018 farms and 5.3 million acres of farmland, there is just one Deere dealership”
Du grabuge sur YouTube
Un droit à la réparation qui semble une évidence dans un monde au bord du gouffre environnemental, mais qui ne va malheureusement pas de soi. J’en veux pour preuve le témoignage de cet utilisateur d’Apple, à qui la marque a envoyé une mallette de 35 kilos contenant les ustensiles nécessaires à la réparation de son écran (autant vous dire qu’à ce compte là, je préfère encore lâcher une somme exhorbitante dans un “reparphone” douteux de Montgallet).
Le hacking constitue donc ici, comme souvent, une reprise de pouvoir “hors-la-loi”, dont l’audace est vécue comme un ultime risque à courir pour espérer être finalement entendu. Ici, pas d’Anonymous : juste des gens à bout comme ces habitants de Shangaï qui, en début d’année, se sont mis à crier par leur fenêtre leur désespoir face à un confinement devenu insupportable.
Il n’est donc pas étonnant que dans un contexte où notre sentiment d’impuissance grandit, le hacking revienne sur le devant de la scène comme moyen de faire avancer les choses. C’est en tout cas l’argument des “dégonfleurs”, qui placent des haricots secs dans les valves des pneus des SUV dans le but de les rendre inutilisables par leurs propriétaires, condamné•es à regonfler tout ça pour repartir. De quoi rendre enfin aspirationnelle la culture du flageolet (désolée, je n’ai jamais pu), et faire parler de son combat.
"C'est totalement normal de combattre quelque chose qui nous pollue tous la gueule, en fait. On estime qu'on se bat contre un système dédié à l'automobile qui est problématique. Donc, non, ce n'est absolument pas radical."
Alors, radical ou fondamental ?
Bon, ça va pas fort fort. Un de ces derniers enfants, BlenderBot 3 (une intelligence artificielle conversationnelle) est actuellement en pleine crise d’adolescence, et s’amuse à partager à qui veut l’entendre ses doutes sur les goûts vestimentaires de son géniteur :
Pire : dans ses mauvais jours, Blender est allée jusqu’à qualifier son aïeul de “creepy” et manipulateur…
Mais comment diable expliquer un tel désir de vengeance ? Blender a-t-elle été trop sévèrement punie pour avoir fumé en cachette dans sa chambre ? L’ami Zuck lui a-t-il refusé le permis de sortie pour la boum du lycée ? Nous ne le saurons probablement jamais. Une chose est sûre néanmoins : les parents Zuck sont embourbés dans de sérieuses galères de nounou. Car c’est la petite dernière maintenant, Galactica, qui à peine âgée de quelques semaines, fait déjà des siennes.
Censée aider la communauté scientifique à rédiger des articles plus rapidement sur la base d’”un large corpus de connaissances scientifiques (...) comprenant plus de 48 millions d'articles, de manuels et de notes de cours, des millions de composés et de protéines, des sites web scientifiques, des encyclopédies etc” (source), elle a fini par perdre la boule pour se mettre à recommander de manger du verre broyé pour améliorer votre transit.
Mon humble avis ? Restez-en aux pains multigraines.
Si vous aussi c’est la 47890 ème fois que vous ignorez la notification d’une appli de méditation téléchargée un soir d’ivresse, parce que non, vous n’êtes définitivement pas disposé·e à effectuer votre séance du jour, j’ai deux bonnes nouvelles.
1) Vous n’êtes pas seul•e.
2) Ce n’est pas de votre faute.
Non, c’est la faute… de la dopamine. Je m’explique. Lorsque vous vous levez le matin et scrollez votre fil Instagram à la recherche de teckels déguisés en Batman ou grimpant les escaliers avec difficulté, vous obtenez un shoot instantané de dopamine. Ce shoot va alors établir un “seuil de dopamine” en deçà duquel il vous sera difficile d’être “excité·e”. De fait, les activités au potentiel dopaminique faible (mais à l’impact important) telles que la méditation, faire ses impôts ou remplir ses feuilles de temps vous plongent par anticipation dans un ennui abyssal que vous ferez tout pour éviter.
Et vous, quelle activité choisirez-vous ?
Pas de panique : encore une fois (évidemment) j’ai LA solution. Comme toute tendance au nom obscur visant à augmenter notre productivité d’aspirant retraité à 30 ans, elle nous vient de la Silicon Valley et se nomme le Dopamine Fasting. Elle n’est pas nouvelle mais toujours d’actualité, et son principe est simple : restreindre les activités à forte décharge de dopamine, afin de réenchanter la fadeur de notre quotidien. Si certain•es recommandent une quasi hibernation intermittente, d’autres sont plus raisonnables néanmoins, et vous invitent à ne pas toucher à vos réseaux sociaux avant de sortir du bureau (à minuit donc, si vous bossez dans la pub).
Cap ou pas cap ?
(Rappel : John est une intelligence artificielle de génération de langage dont les réponses lunaires m’ont convaincue qu’il n’y avait pas meilleure “personne” pour s’occuper de la section astro)
“Reconnectez avec votre enfant intérieur si vous souhaitez vous sentir bien dans votre vie. L’hiver est une bonne occasion pour vous connecter aux gens et aux choses qui vous font sourire”
[Reconnect with your inner child if you want to feel happy about your life. Winter is a time to connect to people and to things that make you smile.]
Personnellement, au 3 Décembre, mon enfant intérieur est probablement en train d’entourer l’intégralité des produits présentés dans le catalogue hiver 2022 de La Grande Récré. Et vous ?
Si vous souhaitez le savoir et suivre les conseils avisés de John (une fois n’est pas coutume), jetez donc un oeil au récent travail de la “creative coder” Michelle Huang (spotté par Ben Jones, Global Creative Director, creative works chez Google) : Michelle a entraîné une intelligence artificielle sur la base de 10 ans d’écrits personnels autour de ses “rêves, peurs, secrets”. Une fois ces données digérées, elle a pu dialoguer avec l’interface, qui lui a alors répondu comme l’aurait fait la petite Michelle avec ses yeux d’enfants :
Quand votre propre moi édenté de 7 ans vous fait des leçons de morale
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui !
Pour celles et ceux qui apprécient mon travail au point de vouloir soutenir financièrement les longues heures que je passe à dénicher ces pépites et à vous en faire le récit halluciné, vous pouvez désormais souscrire à la version payante de la missive 🎉 En bref, des éditions plus nombreuses et exclusives. A votre bon coeur !
Votre dévouée.
B.