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Le temps passe vite quand on s’amuse. Et récemment, je me suis bien amusée. Notamment à la Biennale du Design de Saint Etienne. C’est donc pour cela que j’ai du retard sur ma newsletter. Mais je vous raconte tout dans cette missive, pour me faire pardonner.

Trouble dans le genre humain

L’IA, c’est un peu comme le nuage de Tchernobyl : on a longtemps eu l’illusion qu’elle ne passerait pas nos frontières. Que l’on pourrait toujours séparer, de manière claire et définitive, l’intelligence de la machine de celle du vivant. Et que quoi qu’il arrive, on garderait pour nous, humain.es, certaines singularités inaliénables, comme l’empathie (dans Blade Runner, c’est au manque d’empathie que l’on reconnaît les “replicants” via le test de Voight Kampff), ou encore la créativité.

Fast forward 2025 : c’est (un peu) plus compliqué que ça. Je vous laisse comparer les réponses, sur un sujet de santé, que j’ai pu recevoir d’une IA, vs l’équipe médicale. De quel côté, selon vous, se trouve la compassion ? 

Alors oui, on peut continuer à se voiler la face, à trouver des circonstances atténuantes (“les équipes médicales sont à bout” - ce qui est totalement vrai, “ce ne sont que des smileys” - ce qui est vrai aussi), mais on passera à côté du vrai problème : il devient de plus en plus difficile de rivaliser avec la machine, et ce même sur des points qui jusqu’alors étaient censés fonder notre humanité.

Dès lors, que faire face à cette nouvelle blessure narcissique ?

Piste 1# : embrasser notre nouveau statut (de rebut)

Lors de la dernière soirée du Chaos Club, nous recevions Anne-Sophie Moreau, autrice du passionnant “Fermentations, pourquoi le moisi nous fascine”. Ce fut l’occasion de parcourir ensemble les mille et unes façons dont les gens se passionnent aujourd’hui pour ce qui nous rebutait hier, à savoir le moisi ou les bactéries.

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