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Lundi 14 Avril, soirée du Chaos Club. Pendant l’apéro, j'annonce nonchalamment que notre prochain événement sera dédié... au sans alcool. 15 ans auparavant, mes camarades se seraient étouffés avec leur Knacki ball : l'alcool était la pierre angulaire de nos soirées étudiantes. Heureusement, nous avons vieilli muri.  Nous sommes passé.es aux chips de légumes, et je m'attendais à un petit "ah cool" (traduisez "sujet austère mais bon, t'es sympa, on sera là").

Et bien non.  

Ce sont des yeux constellés d'étoiles qui se sont lentement tournés vers mon visage. L'audience (et plus particulièrement celle masculine) s'est jetée à corps perdu dans une avalanche de questions, avant de s'enthousiasmer pour le programme : Audrey Sioufi, créatrice du podcast Sobre, viendra décortiquer notre rapport aux addictions lors d’un petit déjeuner, le 23 Mai chez Openmind à Paris.

Pour tout vous dire, l’allégresse de mon assemblée m'a sciée. Non pas que je doute de l'intérêt du sujet, ni du talent d'Audrey qui est fabuleuse. Non, j'étais juste à 1000 lieues d'imaginer que ce sujet puisse mettre quiconque en joie.

Not drunk is the new punk

On les connaît bien les ascètes. Adeptes du Rawdogging (passer un moment sans stimuli extérieurs, comme 15 heures en avion sans rien faire) ou du Monk Mode (méditation, exercice physique, et sessions de travail sans distraction aucune), ils - et elles, mais plutôt ils - puisent dans la privation une forme de supériorité. Dans un monde hyperconnecté englué dans une “rat race” infernale et sans fin, la déconnexion devient distinction.

Hélas, le prix de la productivité (et de la gloire) semble clair : contraintes partout, joie nulle part. 

Oui mais voilà, ça c’était avant… Liquid Death. 

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